Planète typographie MyFonts
Calligraphie latine Typophage


La capitale romaine

ès la fin du VIIe siècle avant J.-C. les Romains ont adopté l’écriture des Grecs,
soit sous l’influence Étrusque, soit par contact direct, ils ont ainsi adaptés ces écritures à la phonétique latine (cf. figure 1). Cet alphabet de capitales, appelé aussi Capitalis monumentalis, va influencer toutes les autres écritures latines qui suivirent.
Les romains ont parsemé les pays conquis de monuments & d’arcs de triomphe portant des inscriptions exaltant la victoire des légions. L’écriture Lapidaire était pour les Romains un instrument de propagande rendant présente aux esprits la puissance de Rome.

Evolution des écritures
Inscription grecque
Extrait d’une inscription Grecque.







Figure 1 : ci-contre, évolution des écritures sémitiques du nord jusqu’aux écritures latines lapidaires romaines. Cliquez sur l’image pour la visualiser en plus grand.

Influences grecques sur l’écriture romaine

Les Romains écrivaient à la manière des grecs : en capitales pour la pierre & en minuscule pour les autres supports, papyrus ou tablettes de cires (cf. Cursive Romaine). Les capitales Romaines sont donc surtout gravées dans la pierre, construites sur des formes très géométriques (le carré, le cercle & le triangle, cf. figure 2).

Capitales romaines et formes géométriques
Figure 2 : le modèle des capitales romaines est basé sur les formes géométriques tels que le rond,
le carré & le triangle.

L’alphabet ne comporte alors que 23 lettres. Les lettres A, B, E, Z, I, K, M, N, O, T, Y & X empruntées aux grecs furent adoptées presque sans changement, certaines furent remodelées pour former les lettres C, G, L, S, P, R & D. Les Romains réhabilitèrent les lettres V, F, & Q, tombées en désuétude dans la langue grecque. Les lettres J, U & W n’apparaissent que bien plus tard afin de transcrire certaines langues d’Europe du nord.

Évolution des lettres de l’alphabet romain

Entre le Ve & la fin du IVe siècle avant J.-C., les lettres étaient linéaires (aucun contrastes pleins/déliés), d’aspect imparfaits & pas très esthétiques, sans empatement. Cependant, sur certains modèles plutôt luxueux, ont peut voir des petits renforcement cunéiformes au début & à la fin des traits. Ceci afin de mieux fixer les traits verticaux sur la ligne de base & pour éviter que certaines terminaisons parraissent mangées par le soleil car la lecture des lettres s’effectue grâce au jeux d’ombres & de lumières dans la pierre.

Par rapport à l’écriture Grecque, les Romains certainement plus soucieux de rendre leurs inscriptions lisibles en toutes circonstances, ont différencié d’avantage les lettres rondes & carrés, larges & étroites, en les alternant dans le mot, séparé les mots dans les lignes, elles-mêmes judicieusement espacées entre elles. Si l’écriture des Grecs était structurée, s’intégrant harmonieusement dans l’architecture, elle n’était pas toujours très bien lisible, bien que déchiffrable. Par contre, l’écriture romaine, même avec ses aspects négligés & inestéthiques reste toujours lisible. Cela nous pose quelques interrogations sur la lisibilité en général, car ce problème de l’écriture cadencée, déchiffrable & l’écriture rythmée plus lisible dans les principes, nous le retrouvons à travers toute l’histoire de notre écriture, jusqu’à nos jours où il prend une acuité particulière.

Au IIe siècle avant J.-C., l’écriture devient plus stable & surtout plus fonctionnelle. Les empattements deviennent plus francs & se généralisent, dépassant même leur rôle fonctionnel, la capitale romaine est à maturité. Le modèle le plus réussi & le plus abouti souvent cité en référence est celui de la colonne Trajane.

Capitale Romaine
Figure 2 : Modèle de Capitale Romaine dessinée à la plume.
Scripsit, Vincent Gesnelay.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir.